C'est beau Paris
Pourquoi, un matin, je me décide à partir à la rencontre de ceux qui dorment dans la rue ?
La nécessité de ne pas perdre le fil de la réalité qui m’entoure. Rentrer en contact avec ces hommes et ces femmes de la rue, c’est garder les yeux ouverts. C’est voir, le temps d’une gorgée de bière et d’une clop partagée ceux que je ne voyais plus. Ceux qui ont été enfants comme nous tous, promis à une vie autre et qui pourtant, finissent à genoux.
Ces rencontres forcent à l’humilité. Et c’est le but de mon travail.
Sentir que les forces vives de chacun d’entre nous peuvent s’épuiser.
Garder en tête, à chaque instant, que la vie est un combat et que nous, marchons, pour traverser le champ de bataille, sur des cadavres et des blessés.
Je veux que l’on regarde ces hommes et ces femmes comme des guerriers. Touchés mais vivants.
Je veux que l’on respecte ces hommes et ces femmes parce qu’ils sont des résistants.
Je veux que l’on comprenne que chacun de ces regards pourrait être le nôtre, celui de notre mère, de notre frère, ou demain, celui de nos enfants.